5 Mai 2015
« Au début, je n y ai pas vraiment prêté attention. La première fois que j ai garé la moto près du numéro huit de la rue Girardon, elle a ouvert sa fenêtre, au cinquième étage, s est penchée à moitié et a demandé d une voix forte : « Nicolas, c est toi ? » J ai levé la tête et regardé tout autour de moi, j étais seul sur le bord de cette rue, pas même une ébauche de profil. » Chaque jour, quand Thomas rentre chez lui, la même scène se produit : au bruit du moteur, une voix féminine, surgie de l immeuble voisin, l appelle, avec un mélange de surprise, d excitation et de soulagement : « Nicolas, c est toi ? ». Un soir, intrigué, attendri peut-être, Thomas finit par répondre à cette inconnue qui le prend pour un autre. Il pénètre alors dans la vie d une vieille femme solitaire, et découvre très vite qu elle a, dix ans auparavant, perdu son fils unique, Nicolas, victime d un accident de moto. Ce jour-là, le temps s est brutalement arrêté ; il n a, depuis, jamais repris son cours. Pour Marguerite, dont l existence n est plus que dans l illusion d un souvenir vivant, Thomas accepte de devenir Nicolas. Entre le jeune homme et la petite dame, Harold et Maud d aujourd hui, débute ainsi une singulière histoire d amour, née d un malentendu dont, au fond, ni l un ni l autre n est dupe : il suffit juste d y croire Lyrique et malicieux, tendre et cru, Paul Marchand fait le portrait émouvant de la vieillesse solitaire. A travers le roman d une complicité singulière, dans le style inventif qu on lui connaît, il donne aussi des mots au drame qui, dans notre langue, n en a pas : la perte d un enfant. Après l inceste qui faisait l objet de son précédent roman, c est encore, d une autre manière, sur nos douleurs et nos tabous qu il se penche.
" Au retour d'une nouvelle mission humanitaire, mes enfants me demandaient souvent de leur raconter d'où je venais et pourquoi, ou juste, j'étais parti. Leurs questions étaient simples mais les réalités l'étaient moins. S'ils sont immédiatement bouleversés par ce qu'ils voient à la télévision, les enfants ont envie de comprendre. Pourquoi tout cela est-il encore possible ? Pourquoi n'agit-on pas ? Que font les pays riches et les démocraties ? Pour ce qui me concerne, les questions en revenaient sans cesse à quelques points essentiels. Ce que je faisais était-il efficace ? Pourrait-on faire davantage, et comment ? C'est en me fondant sur ma propre expérience que j'ai voulu leur raconter l'histoire de l'humanitaire en insistant sur ses réussites mais sans dissimuler ses limites et ses ambiguïtés. " J. M.
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Malgré nos déclarations et nos déplorations, nous avons peur du bonheur. Il nous fait peur parce qu'il est subversif par essence, et doublement : il bouleverse continûment notre rapport aux autres et il nous transforme sans cesse. Rien à voir avec l'hébétude éthérée que l'on nous vend, étiquetée « bonheur ». Le bonheur est une bonne « digestion » du monde et des autres, qui entrent en nous et se mélangent facilement avec notre mythologie intime, nos émotions, nos profondeurs. Tout lui est « aliment », la peine comme la joie. Le signe du bonheur ne serait donc pas le sourire (qui peut être factice), mais la bienfaisance, la bonté qui jaillit naturellement d'un être heureux.
Le débat public est plus que jamais envahi parles fameuses " lois de l'économie ". En leur nom, on nous répète constamment que " seules les entreprises créent des richesses, " seuls des marchés libres sont efficaces ", " l'impôt tue l'impôt ", etc. En leur nom, on fustige les dépenses publiques et les réglementations, on encense la concurrence et la libre circulation des capitaux. A en croire le discours dominant, il semblerait que la science économique exige toujours plus de compétition individuelle et toujours moins de solidarité collective, qu'elle conseille la soumission des nations à ses lois naturelles et dénie aux hommes la possibilité d'écrire leurs propres lois. Pourtant, on a beau chercher, on ne trouve rien de tel dans les conclusions effectives de plusieurs siècles de recherches économiques. Le plus souvent, même, la théorie économique établit à peu près le contraire des lieux communs les plus répandus à propos des lois de l'économie. Alors, depuis l'automne 2000, chaque mois sur France Culture et dans le mensuel Alternatives économiques, l'auteur entreprend de rétablir " les vraies lois de l'économie ". Il s'agit d'identifier le corpus de croyances économiques que les médias et le discours politique ont peu à peu installé dans l'opinion et de le passer au crible de ce que dit vraiment l'analyse économique. Après le succès de la première saison des " Vraies lois de l'économie " auprès des lecteurs et des auditeurs, l'auteur en propose ici une version plus développée et rédigée en sorte d'être accessible à tous... en attendant la deuxième saison.
Neuf mois en Alaska, trois saisons, le temps d?une gestation et d?une transfiguration : c?est le remède choisi par le narrateur pour oublier la femme qui vient de le quitter. Mais à l?université de Fairbanks, réputée pour son département de sismologie et ses études des langues athabaskanes, son séjour se transforme en une aventure aux multiples facettes où se croisent de jeunes marginaux, des universitaires extravagants et les dernières survivantes du peuple Eyak.
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Choisir systématiquement les solutions les plus simples, se soumettre à l'autorité quoi qu'il arrive, se focaliser sur sa fonction, considérer les échanges devant la machine à café comme une perte de temps, être persuadé qu'avoir raison suffit, hésiter à se mettre en avant, penser ne pas avoir besoin d'appuis, privilégier l'intellect au concret... Certaines de ces attitudes vous paraissent peut-être naturelles dans l'entreprise. Pourtant, elles nuisent gravement à votre carrière. Comment vous faire remarquer dans votre entreprise ? Sur quoi vous jugent vraiment vos patrons ? Nourri d'une longue expérience de la fonction RH, ce guide explore les non-dits des pratiques de l'entreprise en termes de gestion de carrière. Il révèle 7 erreurs fatales et 7 grandes actions à engager pour évoluer rapidement. Il aidera quiconque a de l'ambition à se donner les moyens de réussir dans son entreprise.
La liberté d'expression essentielle à la presse comme à la démocratie est en accusation aujourd'hui. La défense légitime de la vie privée fait oublier le droit d'informer. La judiciarisation croissante de la vie publique aboutit singulièrement à un perpétuel procès fait aux médias. L'actualité et la réforme de la justice, proposée par le Garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, les placent au centre de débats contestant la légitimité de l'information ou modifiant sa place dans la hiérarchie des normes. Il ne s'agit pourtant de rien d'autre que de faire connaître la vérité. On veut censurer la presse, parce qu'elle informe et réfléchit la réalité pour permettre aux citoyens de mieux déchiffrer le monde. Et le public veut une transparence toujours plus grande au moment où les restrictions au droit d'informer se multiplient. Il paraît urgent de clarifier les rapports de la presse et de la justice : donner à la presse les moyens d'assurer son rôle social, définir des conditions plus objectives d'information des journalistes et mieux garantir le droit d'informer.
Douze auteurs russes sont invités dans le cadre des Belles étrangères de novembre 2004 : Ludmilla Oulitskaïa, Olga Sedakova, Iouri Mamleïev et Lev Rubinstein sont des écrivains confirmés ; Vera Pavlova, Andreï Guelassimov, Nikolaï Kononov, Nikolaï Chadrine et Leonid Guirchovitch sont la génération montante ; Natalia Jouravliova et Ilya Kotcherguine débutent ; Nikolaï Maslov est auteur de BD.